A propos de l’album "Sometimes I’m up, Sometimes I’m down" : Fermez les yeux et écoutez : vous remonterez le temps depuis l’avant-guerre (devinez laquelle...) jusqu’au son du jazz des années 60 ; vous irez de la Louisiane épicée aux caves enfumées et étourdissantes du Quartier latin, en passant par le Cuba insouciant et insolent des grosses voitures aux pneus blancs. Car ils savent faire tout cela. Avec une déconcertante facilité, puisqu’ils ont si bien compris cette musique qu’ils font vivre depuis tant d’années. Ils en étaient les serviteurs, ils en deviennent ici les maîtres et en seront la mémoire.
Chaque musicien fait varier le jeu de son instrument comme s’il venait d’un studio de l’époque. Et écoutez cette voix : une même chanteuse, mais qui aurait pu tour à tour être issue de la famille des impératrices du blues ou égérie de la Nouvelle Vague. Car il faut ces deux sources pour créer un si troublant You don’t know what love is. Vous pensez connaître Boris Vian ? Impossible avant d’avoir écouté ces versions. Vous croyez avoir entendu toutes les versions de Nobody knows the trouble I’ve seen : il vous manquait la richesse, rare et originale, de la batterie introduisant ici ce “standard”, dans un faux contretemps finissant en pur swing.
Et toujours les dialogues et le souffle des cuivres (envoûtant Make me a pallet on the floor) authentiquement traditionnels ou inventifs, ruisselants ou en parfaite retenue mélancolique, qui s’appuient sur un soutien rythmique particulièrement réussi : guitare (ou banjo), contrebasse et batterie restent sur un même plan sonore, tous toujours présents pour ne pas nous frustrer de l’absence de l’un d’eux. C’est le secret des grands, et le Caroline Jazz Band, par la fusion si complice de ses membres, nous le démontre une fois encore. Renaud Gartneres auditeurs vers ce genre de street band qui invente une ambiance assurément joyeuse et divertissante.
Renaud G.
Détails de l’album
A propos de "My Indian Red" : « Merci au Caroline J.B. de nous offrir un nouvel album pétillant d’énergie. My Indian Red confirme le talent de ces musiciens qui nous séduisent depuis 25 ans par la richesse variée de leur art. La qualité des plans sonores signe une prise de son magnifique. Leur parcours nous a montré qu’outre leurs racines historiques puisées à la Nouvelle Orléans, ils peuvent et savent jouer un très vaste éventail de styles.
Avec You can’t depend on me, ils nous offrent un bonus vocal clamant leur bonne humeur. Nous apprécions The man I love pour sa chaleur et son inventivité. Stomping at the Savoy symbolise leur parfaite complicité, qui s’installe dès les premières mesures, s’affirme pour annoncer un régal musical en deuxième partie. Salty Papa nous ramène dans les années où le jazz était une musique de danse avec fond évocateur de Lindy Hop, Boogie-Woogie… Je pensais parfois en l’écoutant à Louis Jordan…
Equinoxe est une promenade réussie, aux harmonies subtiles, très subtiles. Avec My indian Red, saxophone et trombone emmènent le groupe, et nous avec, dans un jazz plus modal puis suivi d’un long et subtil chorus de drums, le final est merveilleux de classicisme. Flying Home et Always deviennent ici de jolis thèmes qui mettent en lumière la finesse individuelle et la créativité de chaque artiste. Park Palace Parade revisite habilement le rythme syncopé des Caraïbes. Pour terminer, félicitons Caroline pour l’hommage rendu à Charles Trenet, le Fou Chantant dont ils ont gardé une étincelle de cette folie pour nous jouer, dans Fidèle et l’Âme des poètes, des flots de musique qui coulent, colorés, retenus, maîtrisés, avec le swing non trahi du compositeur. »
Renaud G.
Détails de l’album
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